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le blog du minimalisme

Une approche minimaliste de l’argent.

Avoir une approche minimaliste de l’argent est un sujet bien plus complexe que celui du désencombrement, soyons honnête. Nous avons en effet chacun une relation particulière à l’argent. Elle est influencée par de nombreux aspects : notre éducation, notre travail, notre lieu de vie, notre situation familiale, nos dettes, etc. Je n’ai ainsi pas l’intention ici d’établir une vérité quand il s’agit d’associer argent et minimalisme. Mais plutôt de partager mon expérience et l’évolution de mon approche vis à vis de l’argent. De vous expliquer mon approche minimaliste de l’argent.

Argent et maximalisme.

Je ne prends pas trop de risque à dire que de l’argent, on en veut toujours plus. N’est-ce-pas ? Peu importe que l’on ait une pension de retraite, le SMIC ou que l’on gagne des millions. On aspire toujours à gagner davantage. On pense d’ailleurs avoir besoin de plus d’argent.

Pour les expériences que je n’ai pas vécues (notamment celle des millions…), je ne fais que constater. On aurait tendance à penser qu’une fois que l’on gagne suffisamment pour bien vivre et pour assurer un avenir à ses enfants, on prend juste le temps d’en profiter. Mais regardons les millionnaires se livrer une bataille dans leur course à toujours plus. Bref, il n’est pas question d’eux ici (j’espère ne pas perdre trop de lecteurs !).

Autre fait intéressant que j’ai pu constater lors d’un projet, aux États-Unis, plus on gagne de l’argent, plus on contracte des crédits. D’ailleurs la gestion de la dette est un autre sujet qui a toute sa place dans le minimalisme.

Ainsi, associer argent et minimalisme semble être une mission impossible. Pourtant, au contraire, ce lien entre argent et maximalisme nous incite à réfléchir et à agir différemment.

Quand je gagnais de l’argent.

J’en parle dans plusieurs articles mais notamment sur celui où j’explique pourquoi je suis devenu minimaliste. J’ai avancé dans une carrière pour avoir ce que je pensais être “une situation enviable”, confortable. Je gagnais très bien ma vie, mais je n’utilisais mon argent qu’à mauvais escient, pour compenser un mal-être.

Un mal-être surtout expliqué justement par cette carrière qui ne m’apportait pas de satisfaction, pas de sens. Je n’investissais pas cet argent dans des projets importants car j’étais incapable de me projeter à l’avenir, n’étant pas serein dans le présent. Je ne faisais que le dépenser, m’achetant notamment toujours plus de vêtements inutiles.

Bref, l’argent ne faisait pas mon bonheur, loin de là. Heureusement, un jour je n’en ai pas voulu encore plus, j’ai “simplement” voulu plus de sens.

Quand je ne gagnais plus d’argent.

Une partie de l’argent gagné a eu un point positif : j’ai pu démissionner avec quelques économies de côté (j’étais en Bulgarie et je n’avais pas d’indemnités de chômage ni d’aide particulière). Ces économies m’ont permis de vivre mon quotidien et me concentrer ainsi sur mes projets. Pendant 3 ans je n’ai pas gagné d’argent, ou presque pas. Pour être précis, j’avais environ 30 000 euros d’économies pour vivre.

De quoi me suis-je rendu compte ? De trois choses extrêmement importantes, dans cet ordre précis :

  1. Un travail qui me plait mais qui ne me rapporte pas d’argent (pour l’instant), me comble. Je suis heureux de mettre mon énergie au service d’un projet qui a du sens, que j’ai choisi, que je façonne, que je développe. Mon objectif avec mes plusieurs initiatives entrepreneuriales : gagner 5 000 euros par mois. Ce serait le top !
  2. Je vis (seul) très bien avec 1 000 euros par mois. Certes je ne fais pas d’excès, mais je suis comblé par des choses qui finalement ne coûtent rien. Sans salaire, j’ai bien sûr du revoir mes dépenses. J’ai arrêté d’acheter des choses inutiles. Naturellement, même si j’y aurais été contraint de toutes façons. J’ai réappris à cuisiner des choses simples, à utiliser pleinement ce que j’avais déjà. Certes, je n’avais pas de quoi investir comme on le fait normalement à 30 ans (un appartement par exemple, ou même une voiture), mais ce que j’avais sur le moment présent me convenait parfaitement.
  3. Finalement je n’ai pas besoin de donner toute mon énergie pour gagner 5 000 euros par mois avec mes projets. La moitié me suffira, la preuve par mon quotidien. Elle me permettra même de mettre de côté et de voir plus loin. Mais cela signifie que je peux mettre une partie de mon énergie ailleurs.

Mon approche minimaliste de l’argent.

Avoir une approche minimaliste de l’argent c’est finalement comprendre pourquoi – pour quels objectifs – on a besoin d’argent. Et de là, inverser le rapport. Je m’explique.

Réaliser qu’il s’agit d’un cercle vicieux.

J’ai complètement inversé ma relation à l’argent. Gagner toujours plus, et surtout penser qu’on a besoin de gagner plus, n’engendre qu’un cercle vicieux. On travaille plus pour gagner plus et on passe ainsi plus de temps à faire des choses qui ne nous plaisent pas. On met son énergie au service d’un projet qui ne nous satisfait pas. À l’inverse, on n’accorde que peu de temps à ce qui est essentiel pour nous. Alors, pour compenser, on dépense davantage. C’est un cercle sans fin, jusqu’à ce que l’on se rende compte que justement, on en viendra jamais à bout.

Réfléchir à la finalité de l’argent.

The Minimalists (et leur expérience avec l’argent) m’ont particulièrement aidé à y voir plus clair. À réaliser que je voulais toujours plus pour la mauvaise raison. Bien sûr il n’y a rien de mal à gagner de l’argent, l’important c’est de l’utiliser pour des choses essentielles. Pour des choses qui nous apportent une vraie satisfaction. Qui nous rendent vraiment heureux. Mais souvent, acquérir toujours plus, toujours plus grand, et donc toujours plus cher, ce n’est pas ce qui contribue à notre bien être. Finir seul dans un château, non merci…

Gagner de l’argent pour réaliser son objectif.

Aujourd’hui, j’accorde bien sûr de l’importance à l’argent. Peut-être d’ailleurs plus que jamais. Mais j’ai développé une approche minimaliste de l’argent. Je ne le vois plus comme une contrainte, une obligation, un stress. Je réfléchis d’abord à ce que je souhaite réaliser, à un projet qui a du sens pour moi, qui me rendra heureux. Et si ce projet demande plus d’argent que je n’en ai, alors je trouve le moyen de le gagner. Et ainsi je réalise mon objectif. C’est bien ce rapport qui s’est inversé. Mon objectif n’est plus de gagner plus, pour ensuite du coup dépenser cet argent. C’est de vouloir réaliser quelque chose. Et ainsi de gagner de l’argent pour faire de ce projet une réalité.