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le blog du minimalisme

Le minimalisme digital.

Le minimalisme digital, pour rentrer dans le vif du sujet, c’est avoir une approche minimaliste des technologies. C’est appliquer le minimalisme à notre utilisation quotidienne des appareils et des contenus digitaux. Et c’est un sujet que je voulais aborder depuis le début de ce blog.

Car de dire que les technologies ont pris une place importante dans nos vies serait un euphémisme… Peu importe notre âge, notre mode de vie, elles nous ont envahis. Nous y sommes dépendants. Cela peut paraître normal et acceptable. Les technologies nous permettent en effet de réaliser des choses qu’on aurait pas soupçonné il y une décennie. Nous avons accès au monde entier, à une base de connaissance illimitée, à porter de main.

Ce n’est pas cela que je veux remettre en cause ici. Je ne suis pas un adepte de la “déconnexion totale”. Je crois au contraire aux bienfaits des technologies. Nous en avons selon moi besoin pour progresser. En termes d’action climatique par exemple. Ce que je veux en revanche souligner ici sont les excès technologiques, et surtout vous parler de minimalisme digital.

Une “machine à sous dans la poche.”

Les études, articles et ouvrages sur les conséquences néfastes des technologies sont déjà nombreux. Pour n’en citer qu’un qui résume justement la problématique et les solutions, je conseille la lecture de Digital Minimalism – Choosing a focused life in a noisy word de Cal Newport (traduit en France : Réussir (sa vie) grâce au minimalisme digital). Un écrivain qui a rapidement mis en avant les bienfaits de la concentration (et ainsi les méfaits des distractions) pour un travail productif. Je précise qu’il n’est pas anti-technologies, il est professeur d’informatique !

Parmi les différents travaux réalisés sur le sujet, je choisis de vous résumer une analogie qui me paraît suffisamment parlante et percutante pour réaliser l’ampleur du problème. Nous avons “une machine à sous dans notre poche” (Cal Newport, bien sûr). Je l’explique par une autre réalité :

« Les gens ne succombent pas aux écrans parce qu’ils sont paresseux, mais plutôt parce que des milliards de dollars ont été investis pour rendre ce résultat inévitable. »

Cal Newport

Elle est intéressante car elle démontre que nous sommes tous touchés. Il n’y a pas que les gens qui ont “du temps” qui passent trop de temps sur les réseaux. Tous, même avec un agenda ultra chargé, on “trouve le temps” de scroller, d’actualiser, etc. À chaque fois que nous ouvrons une application, consultons un site, ou que nous recevons une notification, on actionne ainsi le levier d’une machine à sous en se demandant : « Qu’est-ce que j’ai reçu ? ».

Le besoin d’approbation sociale.

Je réalise que même le geste de scroller vers le bas pour rafraichir une page sur son téléphone est semblable à celui d’activer le levier de la machine à sous. Mais contrairement aux machines à sous où nous avons une chance infime de gagner quelque chose, nos smartphones et les applications sont conçus seulement pour nous dérober du temps et de l’attention.

Je passe par ailleurs sur la mine d’or et la source de revenus inimaginables que génèrent nos like à longueur de journée. J’ai envie de dire qu’il s’agit là du système dans lequel nous évoluons. On peut accepter consciemment (c’est mon cas) que certaines de nos données soient récupérées en échange du service. Je pense plutôt à l’impact de ces machines à like sur nos comportements. On est à la recherche de l’approbation sociale constante, d’une reconnaissance virtuelle sur les réseaux. On court après les follow, les like, etc. Mais à moins d’avoir un métier qui le nécessite pour générer un revenu, cette course n’a pas de sens et n’engendre que frustration et dépendance.

Bref, parlons de choses plus positives : le minimalisme digital.

Le minimalisme digital : la bonne utilisation des technologies.

Je commence par préciser un point très important : le minimalisme digital ne consiste pas à se séparer des technologies et des outils modernes. Il consiste à mieux les utiliser. À se poser la question suivante : “est-ce la meilleur façon d’utiliser la technologie pour réaliser ce que je souhaite faire ?”

Le plus simple pour l’expliquer, c’est de vous exposer les principes du minimalisme digital selon Cal Newport (encore).

Le désordre.

Ce n’est pas un point qui concerne uniquement les technologies, nous en avons parlé pour toutes nos possessions. Avoir toujours plus, accumuler les choses, on ajoute que de la charge et du désordre dans sa vie. Et souvent, on travaille plus, pour gagner plus, pour acheter plus… Je ne reviens pas sur ces fondamentaux !

Pour les technologies, cela fonctionne exactement de la même manière. Plus on encombre son temps d’appareils, d’applications, de réseaux, etc. moins les conséquences sont bénéfiques. Le minimaliste digital se pose ainsi la question suivante : “Est-ce que je tire de ce temps passé sur les technologies de réels bénéfices ? Est-ce que j’aurais pu avoir le même résultat d’une autre façon ?”

Se poser les bonnes questions.

D’une manière générale, prenez du recul sans cesse. Demandez-vous si le jeu en vaut la chandelle, comme on dit. Gains VS temps passé à scroller, liker, poster, etc. Privilégiez donc uniquement les appareils, applications et sites qui vous apporte quelque chose de réel.

En ce qui me concerne par exemple, j’ai supprimé Facebook et Instagram de mon téléphone. J’ai toujours mes comptes, mais je ne les visite qu’une à deux fois par jour, sur mon ordinateur de bureau. Aussi, je m’en sers surtout comme des sources d’informations pour mes activités : minimalisme, tiny houses, etc. Je les utilise de manière intentionnelle. Terminés les scrolls à répétition sur l’écran du téléphone. À chaque fois que je m’y connecte, c’est dans l’objectif de découvrir de nouvelles inspirations pour mes projets. Uniquement. Enfin, je publie très rarement. Uniquement quand je pense que cela à un intérêt pour les gens qui me suivent.

Optimiser son utilisation.

Encore une fois, je suis très clairement en faveur des nouvelles technologies. D’ailleurs je prévois de faire de ma tiny house une smart home (maison connectée). Donc l’important, ce n’est pas d’arrêter de les utiliser, c’est de les optimiser.

Il faut d’abord, pour reprendre ce que j’ai évoqué plus haut, n’utiliser que les outils et appareils dont vous avez besoin. Le reste, on le supprime, désinstalle, donne, etc. On ne garde rien inutilement ou inactif. Ça ne fait qu’encombrer.

Ensuite, pour ce que vous gardez car vous considérez que cela vous apporte quelque chose de positif, optimisez les options, les notifications, les sons, etc. pour ne garder que le strict minimum. Personnellement j’ai enlevé les notifications push (avec des badges) et les sons. N’apparait que la pastille sur l’application pour me signifier que quelque chose s’est passé. Dans ce cas là, je la remarque uniquement quand je choisis de regarder mon appareil.

Et surtout les réseaux.

Sur les réseaux : réduisez, réduisez, réduisez. Vous avez vraiment 1000 amis sur Facebook ? Le temps de suivre 1000 personnes sur Instagram ? Besoin de regarder la même chorégraphie 10 fois sur Tik Tok (je n’ai pas Tik Tok, mais j’ai suivi quelques phénomènes…). Ne gardez que les comptes, amis, contenus qui vous intéresse réellement. Pas ceux qui vous abrutissent.

Réfléchissez au-delà des réseaux. On faisait comment avant ? Nos amis, on peut les appeler ou les voir pour savoir ce qu’ils deviennent. Ils nous montreront volontiers leurs photos de vacances autour d’un verre. Et on lèvera le pouce en face d’eux, ce sera mieux.

Autre exemple : Twitter. Il est particulièrement intéressant pour moi, car je viens de m’y mettre ! Je m’y suis inscrit en 2009… Et j’ai posté pour la première fois en… 2022. Je le vois comme un outil de visibilité pour mes projets. Ce blog, mes tiny houses, mon quotidien de minimaliste. Je l’utilise d’une manière réfléchit et intentionnelle. Pas pour scroller toute la journée des contenus qui se répètent.

L’actualité.

Enfin, si comme moi vous aimez l’actualité, les informations etc. Premier conseil : évitez les contenus télévisés, qui, soyons d’accord, ne relatent que des mauvaises nouvelles. Une petite dose de déprime chaque jour, vaut mieux s’en passer. Choisissez vos médias, privilégiez ceux en ligne, qui vous apportent une réelle connaissance. Ou abonnez-vous à des magazines, newsletters, cela permet de lire les contenus quand vous le souhaitez, et même de déconnecter des technologies.

Consommer intentionnellement.

C’est finalement une certaine conclusion des points cités auparavant. Utilisez les technologies de manière intentionnelle. Le minimalisme digital fonctionne de la même manière que le minimalisme tout court. Il faut faire les choses consciemment.

C’est particulièrement vrai pour les contenus digitaux qui nous sont “poussés”, dans une logique de nous faire consommer inconsciemment. Tout est histoire de dosage, vous saurez à quel moment vous avez trouvé l’équilibre. Vous saurez quand vous serez conscient de ce que vous faites avec les technologies. J’espère que je suis clair, mais si je ne le suis pas, voici la marche à suivre !

Minimalisme digital : la cure de 30 jours.

C’est bien sûr un autre des points phares de la démarche proposée par Cal Newport. Elle en est d’ailleurs à l’origine. Il a cherché environ 50 personnes pour participer à un challenge “un mois sans technologie”. 1 600 ont répondu à l’appel ! Les retours d’expérience sont particulièrement intéressants. Je ne peux pas les exposer tous ici, mais une chose est sûre : l’expérience a été bénéfique pour tous des participants.

J’aurais l’occasion de revenir sur ce challenge dans un article dédié, et je lancerai peut-être un appel à participation également ! En attendant, voici rapidement en quoi il consiste :

Passer 30 jours sans technologies optionnelles.

Pendant 30 jours, vous mettez de côté les technologies optionnelles dans votre vie. Le mot optionnel est important. Cela signifie que les technologies critiques peuvent être utilisées. Par exemple, vous pouvez bien sûr répondre à vos emails professionnels ! Ou votre enfant peut communiquer avec vous par SMS pour vous dire qu’il vous attend à la sortie du foot.

Le but est d’identifier quelles technologies sont nécessaires, lesquelles sont optionnelles. Et de supprimer ces dernières. Je précise que les jeux vidéos et Netflix et Cie sont concernés. Tout ce qui vous distrait !

Explorer de nouvelles activités hors ligne.

En parallèle, vous ne restez pas contempler votre montre. Vous explorez et vous testez de nouvelles activités (hors ligne !). Des activités qui vous font du bien, qui ont un sens pour vous. Rappelez-vous ce que vous faisiez avant les technologies ! Ou imaginez ce que vous pourriez faire maintenant que vous avez du temps. Lecture, dessin, peinture, musique, randonnée, sport, j’en passe et j’en passe.

Et idéalement, vous les adoptez au-delà des 30 jours !

Repartir d’une page blanche.

À la fin du mois, vous réintroduisez les technologies progressivement. Vous ne sautez pas tout à coup sur tout ce que vous avez abandonné. Vous feriez une overdose. Au contraire, c’est l’occasion de repartir d’une feuille blanche.

Pour chaque technologie, avant de la réintroduire dans votre quotidien, posez-vous les bonnes questions. En avez-vous vraiment besoin ? Et si oui, comment devez-vous l’utiliser ? Vous pouvez par exemple avoir envie de retrouver les réseaux. Mais ça peut être uniquement sur votre ordinateur de bureau, ou seulement une fois par semaine, dans un but précis. Je reviens sur le concept d’intentionnalité qui est clé !

En résumé.

Devenir minimaliste digital n’est pas une chose facile. Simplement car nous sommes poussés à consommer les technologies. Elles sont conçues pour nous rendre dépendants. Cette dépendance rend le challenge d’une “sobriété digitale” encore plus difficile. Mais les retours d’expérience prouvent que les résultats sont bénéfiques pour tous ceux qui ont testé le challenge d’un mois sans technologies.

Les minimalistes digitaux se servent ainsi différemment des technologies. Ils se concentrent uniquement sur celles qui sont nécessaires au quotidien, et en régulent l’utilisation. Parfois en définissant des règles pour y parvenir.

N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez vous lancer dans le challenge des 30 jours sans technologie !