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le blog du minimalisme

Pourquoi devenir minimaliste ?

Devenir minimaliste c’est s’inscrire dans une démarche intentionnelle sur le long-terme : celle de naturellement faire de la place pour ce qui est essentiel pour soi, en se débarrassant de ce qui ne l’est pas. Il ne s’agit pas de simplement faire le ménage de temps en temps. Il s’agit de définir ce que l’on veut être, identifier ce qui est vraiment important pour nous, et le mettre au coeur de nos décisions et de nos actions. Je vous explique plus concrètement pourquoi je suis devenu minimaliste.

Point de départ.

Septembre 2018. Je vais avoir 30 ans dans quelques semaines. Je pourrais être dans la plus belle période de ma vie. J’enchaîne les promotions depuis quelques années, je suis manager d’équipes et de projets stratégiques depuis plus de cinq ans. Je gagne très bien ma vie. J’ai une vie à mille à l’heure dans une capitale européenne. Sur le papier, j’ai tout pour être heureux, on me dit d’ailleurs souvent que j’ai de la chance. 

Sauf que je suis fatigué, je travaille un nombre d’heures que je ne calcule plus, je suis sous pression, stressé, et pour résumer mes journées : je fais le pompier qui éteint les incendies, qui règle problème sur problème sans avoir le temps de fêter les petites victoires. Une précision tout de même : mon métier de pompier n’a rien d’honorable, je ne sauve pas de vies, je déploie des solutions logicielles qui changent la vie d’à peu près personne.

J’aimerai m’imaginer avoir un impact, participer à quelque chose de plus grand, donner du sens à toute l’énergie que je déploie et aux sacrifices personnels que je fais. Mais j’ai la tête dans le guidon et quand je la lève, c’est pour l’allonger. Le terme de burn-out commence à se faire plus présent dans l’actualité, j’ai peine à l’admettre mais c’est bien ce qu’il m’arrive. L’impression d’être au bout de ma carrière avant même d’avoir trente ans. J’ai honte.

Point de chute.

C’est mon instinct qui décidera pour moi : je craque sans réfléchir et quitte un rendez-vous client en claquant la porte. Quelques jours plus tard, je suis dans un cottage dans un village italien d’une centaine d’âmes au cœur des Pouilles. Il n’y a rien à y faire, j’ai l’impression que le temps va à reculons. Je m’ennuie et étonnement, malgré le contraste avec mon quotidien de la semaine passée, j’adore ça. Dormir, me lever sans réveil, faire du café, faire du sport, faire un barbecue, boire un bon vin, marcher, lire. Je n’aurais jamais imaginé des expériences aussi banales me procurer un tel bonheur. Je fermais les yeux pour sentir l’odeur du café parfumer la cuisine ancienne, poussais des grands “hum” en mangeant une simple aubergine grillée !

Puis vient le temps des questions, surtout que du temps, tout à coup, j’en ai. Je fais un peu de vélo mais j’ai largement le temps de lever la tête du guidon. Loin de mon quotidien tout est limpide, je réalise mon mal-être, mes achats compulsifs pour le compenser, mes fuites, mon incapacité à me projeter et à m’engager à moyen ou long terme. En fait ce que j’entreprends n’a plus de sens. Il en a eu, mais il n’en a plus. Tant pis pour mes études, mes promotions, ma carrière, il faut que je change de direction et que je fixe un nouveau cap qui me donne le sourire. Sans le savoir, j’entame les premières étapes pour devenir minimaliste.

Changement de direction.

La première décision, c’est l’une des plus difficiles : démissionner. Dire adieu à un poste que beaucoup convoitent, et au salaire associé. Surtout, pour sauter dans l’inconnu. Mais je suis confiant. Je crois en moi, en mes idées, et surtout à ce que mon corps me souffle depuis trop longtemps. La décision surprend, mais le monde continue d’avancer. Mon départ rendra quelques collègues nostalgiques quelques semaines. Mais tout le reste se passe de moi dès la minute et je m’en vais. Me voilà seul, avec plein d’idées en tête. La première : faire un peu de ménage dans ma vie qui ne me correspond plus.

J’entends évidemment parler de minimalisme. cherchez burn-out et autres synonymes et rapidement vous serez intrigué-e par cette démarche. C’est peut-être ce que vous avez fait pour tomber sur cet article.

Le minimalisme est vaste, “se concentrer sur l’essentiel” touche tous les aspects de notre vie : nos possessions, nos relations, notre état d’esprit, nos actions et choix au quotidien. Devenir minimaliste pour moi commence alors comme beaucoup par le moins conceptuel : je fais le tri dans ce que je possède. Marie Kondo n’est pas encore sur Netflix mais sa méthode est déjà appliquée par des milliers de personnes. Il s’agit de plus qu’un tri au niveau où j’en suis, je me débarrasse de presque tout ce que j’ai accumulé pour la mauvaise raison. Je fais des heureux, il y a assez de chaussures et de chemises pour satisfaire des familles entières ! Je me sentais incapable de le faire, mais quel soulagement. Pour les yeux, pour l’esprit, pour le poids des bagages ! 

La démarche est lancée, j’enchaîne les changements. Méditation, yoga, écriture d’un journal, nettoyage dans mes “amis” sur les réseaux, moins de temps sur l’écran, sport, marche… J’ai une nouvelle routine, certes un peu (beaucoup) clichée, mais elle me permet de souffler, de vivre le présent et d’être serein pour imaginer l’avenir. C’est grâce à cette routine que j’ai l’esprit libre et apaisé et que je me lance début 2019 dans l’entrepreneuriat. Cela fait des années que je voulais réaliser quelque chose par moi-même, c’est le moment. Et bien sûr, quelque chose qui a du sens. 

Devenir minimaliste : un quotidien.

L’idée n’est pas ici de décrire ce quotidien minimaliste ni mon parcours d’entrepreneur, ils ne cessent d’évoluer depuis 3 ans. Je souhaite plutôt partager pourquoi j’ai choisis m’inscrire dans cette démarche au delà du “nettoyage de printemps” dont j’avais initialement besoin. Pourquoi donc j’ai choisi de devenir minimaliste.

Raison 1 : Je vis et j’agis intentionnellement.

Depuis mes premières “actions” pour devenir minimaliste, ce qui a le plus changé chez moi c’est le fait de tout faire consciemment, intentionnellement. Chaque décision que je prends est basée sur des questions claires et simples que je me pose : est ce que cet achat, ou cette rencontre, ou cette tâche va m’apporter quelque chose ? Est ce que j’en ai besoin ? Est ce que j’aurais l’impression de mieux vivre ? Nos priorités changent quand on se posent ces questions naturellement, on fait des choix à partir de critères qui vont plus loin que le possible apport à court terme.

Forcément, si j’achète une nouvelle paire de chaussures, sur le moment je serais content. Mais demain ? Quand je vais passer 30 minutes à décider quelle paire de chaussures je mets avec quels jeans et quelle chemise, dans quel état d’esprit je serais ? C’est du temps et une charge mentale que de choisir ce que l’on va mettre aujourd’hui. La question est la même pour un aspect plus important, le travail. Si je choisis un job bien payé : certes le salaire sur le moment va m’apporter quelque chose, va me permettre d’acheter plus de biens, etc. Mais est ce vraiment ce que je veux faire dans la vie ? Est-ce que ce métier me procure du bonheur au quotidien ? Est ce qu’il a vraiment un sens pour moi ?

Raison 2 : J’ai l’esprit libre.

Moins on a de choses, moins on a de poids à porter. Physiquement bien sûr, mais surtout mentalement. Vivre dans un espace désencombré (au delà de faciliter le dépoussiérage !) permet à l’esprit de rester calme. Vos yeux évoluent dans un environnement apaisant dans lequel ils n’ont pas d’obstacles. En matière de décoration vous ne passez plus des heures à savoir comment marier telle nappe avec telle peinture. Et du coup à chercher puis à acheter une nouvelle nappe (j’exagère), vous allez à l’essentiel. Vous achetez des biens et du mobiliers de qualité, intemporels, dans une logique de durée.

Même chose pour votre garde-robe, vous vous créez une collection capsule, permanente, qui ne change pas avec la fast fashion. Vous ne vous arrêtez pas d’acheter. Simplement vous achetez moins, vous achetez ce dont vous avez réellement besoin. Et vous prenez du plaisir à acheter plus cher mais de qualité, car vous allez le garder plus longtemps. La satisfaction que nous apporte ces achats et ces possessions est bien plus importante que lors d’un achat incité par une mauvaise raison. Quand vous voyagez, tout est plus simple également, et plus léger.

Toutes ces possessions en moins c’est de la charge mentale en moins, et plus de place et de temps pour vos véritables passions. J’ajoute que faire le tri dans ces relations c’est aussi se libérer l’esprit : pourquoi se forcer à voir des gens ou à prendre des nouvelles quand on en a pas envie ? Ciao la pression sociale !

Raison 3 : j’ai davantage confiance en moi.

J’ai choisi ma nouvelle routine, de A à Z. Je la fais évoluer au gré de mes envies, de choses que j’essaie et que j’apprécie. Je n’ai plus l’impression que les choses me sont imposées ni impossible à changer. Bref, je suis ce que je veux être.

Un exemple bête : en achetant des vêtements de manière compulsive pour compenser mon mal-être, j’étais trimballé d’une mode à l’autre, d’une collection à une autre. Sans me poser de question si elle me correspondait. Je suivais le mouvement. Aujourd’hui je n’ai que quelques pièces dans ma garde-robe. Elles n’ont rien d’extravagantes mais elles constituent ma collection, mon style, mon uniforme. J’adore les porter et je ne m’en lasse pas car j’en ai besoin et je les ai vraiment choisies.

Ainsi, ces choix intentionnels et ces possessions que l’on assume et que l’on apprécie impactent notre confiance au quotidien : on est soi-même et ça se ressent dans nos actes. La preuve, j’écris mon expérience alors que je n’ai jamais rien partagé publiquement les dix dernières années.

Raison 4 : Je vis mes passions et mes rêves. 

Posséder moins et avoir l’esprit libre, c’est avoir plus de temps, plus d’argent (car moins de dettes et moins de dépenses) et plus de liberté pour travailler à ses aspirations. Si la moitié de votre salaire partait dans des achats dont vous pouviez vous passer, imaginez vous du coup travailler à mi temps ! Ou prendre un job moins bien payé mais plus intéressant et/ou moins stressant.

C’est aussi peut-être, comme ça l’a été pour moi, l’opportunité de se lancer dans des initiatives entrepreneuriales, de tester des choses. Il ne faut pas forcément tout quitter pour le faire. Si notre journée de travail a été plus épanouissante, on a beaucoup plus d’énergie pour d’autres activités le matin et le soir. Vous aurez peut-être comme moi l’envie de vous lever aux aurores pour lire, méditer, apprendre une nouvelle langue, faire du sport, apprécier vraiment votre café. Dans tous les cas, le minimalisme permet de dégager du temps pour soi et pour les personnes qui comptent vraiment. Il permet de passer plus de temps à contempler ce que l’on a, à profiter des petits moments et de l’instant.

En résumé.

C’est pour ce nouveau quotidien que j’ai choisi de devenir minimaliste et de m’inscrire dans la démarche sur le long-terme. Je vais évoluer, ma routine et mes choix également. Mais l’intention et les bonnes questions seront toujours là pour me guider dans la direction qui me correspond.

Il n’y a pas de règles minimalistes, chacun a des besoins et des aspirations différentes. L’important c’est que nos actions et nos choix nous permettent de consciemment se concentrer sur ce qui compte vraiment pour nous, notre “essentiel” (comme chantait Emmanuel Moire, pour ceux qui ont la référence). L’approche minimaliste peut s’appliquer à tous, qu’on soit célibataire ou une famille de cinq enfants. C’est une démarche qui demande du temps pour devenir naturelle (je ne suis qu’un minimaliste en devenir), mais le plus important, c’est de se lancer !

J’espère vous avoir donné envie de devenir minimaliste. Si non, pour suivre mon expérience et mon quotidien de minimaliste, ça se passe par ici : https://twitter.com/JG_forthebetter