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le blog du minimalisme

Le minimalisme japonais.

Kon’ichiwa. Vous l’avez déjà compris à travers plusieurs articles (dont mon éloge du Ma), je suis particulièrement inspiré par le minimalisme japonais. Il y a des minimalistes désormais dans le monde entier. Mais ce que j’aime particulièrement au sujet du minimalisme japonais, c’est qu’il est culturel, historique. Il ne s’agit pas d’un concept né en réponse au matérialisme ou au maximalisme. Il est une philosophie ancrée dans les habitudes et les routines des japonais depuis des siècles. Déjà à une époque où les japonais ne possédaient rien.

Le but de mon article n’est pas de revenir sur l’histoire. Rien n’est plus important pour moi que de rendre le minimalisme concret, dans le mode de vie qui est le nôtre aujourd’hui. Néanmoins, revenons sur quelques aspects particulièrement inspirants du minimalisme japonais.

Symbole du minimalisme japonais : la maison japonaise.

Vous trouverez beaucoup de photos d’intérieurs japonais sur les réseaux sociaux. Ils transpirent la philosophie du zen et nous inspirent. C’est l’excellence du minimalisme japonais selon moi. Le mode de vie simple et sans prétention des japonais influence directement l’esthétique intérieure japonaise. Le style est épuré, les espaces sont volontairement laissés vides. L’équilibre entre la nature et le mobilier créé par l’homme est au coeur du minimalisme japonais. L’intérieur doit offrir une sensation calme et méditative.

Petite aparté : c’est tout de même étonnant, nous sommes des millions à trouver particulièrement beau les maisons japonaises. Mais que très très peu à finalement appliquer le minimalisme japonais dans nos intérieurs. Nous sommes vite rattrapés par nos quotidiens et les intérieurs “décorés”. À méditer !

Bref, laissez-moi vous présenter sept particularités de la maison japonaise. Et du minimalisme japonais en terme de design et d’architecture d’intérieur :

Les portes coulissantes Shoji.

Il s’agit de l’une des caractéristiques les plus emblématiques des intérieurs japonais. L’une des plus inspirantes pour moi et symbole du minimalisme japonais. Au point d’en donner le nom à l’un de mes projets : Shoji Home. Les Shoji sont des portes coulissantes. Traditionnellement, ils (un Shoji) sont fabriqués à partir de papier de riz translucide, encadré dans du bois. Aujourd’hui, on en trouve surtout des versions modernes. Avec des panneaux de verre. Néanmoins, elles gardent la logique traditionnelle du Shoji : être coulissante pour économiser de l’espace. Laisser entrer la lumière naturelle à l’intérieur. Généralement installés du sol au plafond, les Shoji permettent de se sentir à l’extérieur. De profiter des formes, des lumières et des sons de la nature, mais bien installé chez soi. Les Shoji reflètent ainsi la reconnection à la nature que prône le minimalisme japonais.

Le bois.

Le bois est particulièrement prisé dans les intérieurs japonais, toujours aujourd’hui. Il est naturel et permet ainsi d’intégrer une partie de la nature, de l’extérieur, chez soi. Il n’est pas rare de le teinter (plus protecteur que la peinture). De le colorer pour l’adapter à vos goûts. Il n’existe pas de matériau plus naturel, intemporel et donc ainsi minimaliste que le bois. Vous le retrouverez dans toutes les conceptions du minimalisme japonais.

Le patio Genkan.

Comme dans la plupart des maisons asiatiques, les chaussures doivent toujours être retirées à l’entrée de la maison japonaise. Mais cette dernière a la particularité de posséder un patio, le Genkan. Il se trouve généralement à un niveau inférieur par rapport au reste de la maison. Cela afin d’éviter que la poussière et la saleté ne pénètre la maison. Le Genkan a aussi une symbolique de “sas”. Un espace de transition entre le brouhaha de l’extérieur et le calme de l’intérieur. Un clin d’oeil à la méditation, ancrée dans les traditions du minimalisme japonais.

L’ameublement à même le sol.

Pas de lit, pas de pieds sur les tables ? Pas de chaises du tout ? C’est normal, et c’est volontaire ! Le minimalisme japonais privilégie les coussins au sol, mobiles. Même si aujourd’hui on retrouve davantage de mobilier dans les intérieurs japonais, il est souvent conçu pour être proche du sol. Sans oublier le traditionnel futon japonais pour dormir. On le plie le soir et le replie le matin pour faire de la place. Car les habitats sont souvent minimalistes par leur taille également ! Dans tous les cas, jamais rien de superflu, tous les meubles et équipements sont utiles. Du pur minimalisme japonais !

Le tatami.

Pour le confort de la vie au sol, un symbole de l’intérieur et du minimalisme japonais est le tatami. Il s’agit de nattes de paille. Elles sont généralement fabriquées à partir d‘Igusa, une herbe rouge qui pousse dans le sud du Japon. Il est si important qu’on ne parle pas de mètres carrés pour mesurer une pièce, mais de tatamis ! On retrouve généralement le tatami dans les chambres aujourd’hui, le parquet en bois étant privilégié dans les pièces de vie. Avec le tatami se dégage un parfum frais qui flotte dans la pièce et apaise l’esprit. Le tatami est ainsi pour moi symbole de l’habitat minimaliste japonais, et j’espère vous en dire plus lors au lancement du projet Shoji-home !

La lumière naturelle.

Je l’ai évoqué en parlant des portes coulissantes Shoji. Mais j’insiste. L’éclairage naturel est une obsession dans le minimalisme japonais et la conception de l’habitat au Japon. Les espaces ouverts règnent ainsi dans les intérieurs, pour laisser entrer un maximum de lumière. Le minimalisme japonais démontre ainsi que l’éclairage naturel aide à être plus productif, plus heureux et plus calme. Difficile de le contredire si vous en avez fait l’expérience. Si ce n’est pas le cas, inspirez-en vous ! Intégrer des puits de lumière partout où c’est possible. Oubliez les rideaux lourds !

Le jardin d’intérieur.

Dernière caractéristique de la maison japonaise et du minimalisme japonais dans sa conception des intérieurs : le jardin d’intérieur. Nul besoin d’insister sur l’importance et le respect de la nature que prône le minimalisme japonais. Ainsi, outre le bois qui intègre une part de la nature à l’intérieur, l’équilibre entre naturel et artificiel est trouvé grâce au jardin japonais. Il est généralement caractérisé par des galets, graviers ou de sable, d’un point d’eau et d’un peu de verdure. Son but ? Être zen et encourager la méditation sur le sens de l’existence.

Quelques exemples.

Je partage simplement quelques liens vers des applications modernes du minimalisme japonais dans les intérieurs. Évidemment des exemples que le trouvent particulièrement inspirants. Je triche un peu, on peut pas dire que les espaces soient particulièrement minimalistes…

Minimalisme japonais à travers le Wabi-Sabi, le Danshari, le Ma, le Shinrin-Yoku

Il n’y a pas que dans les intérieurs japonais que le minimalisme japonais est ancré. Il est une philosophie, un art de vivre, des habitudes culturelles qui vont bien au delà du matériel.

Je les évoque que brièvement car ils auront chacun le droit à leur article dédié. Je considère en effet qu’ils sont une inspiration particulièrement importante lorsque l’on veut devenir minimaliste. Donc petit tour rapide du Danshari, du Ma et du Shinrin-Yoku, autres aspects du minimalisme japonais.

Le Wabi-Sabi.

Le Wabi-Sabi est un concept esthétique d’origine bouddhiste. Il va au-delà du minimalisme mais j’aime associé les deux philosophies, que je pense étroitement liées. Ainsi, le Wabi fait référence à la simplicité, à la nature, à une sorte de nostalgie, de mélancolie. Le Sabi reflète quant à lui l’altération du temps, le vieillissement des choses et des personnes.

Il peut être difficile de comprendre l’association des deux termes. Mais si je dois l’illustrer dans une logique minimaliste : le Wabi-Sabi met en valeur la simplicité de la vie, la beauté des choses qui vieillissent naturellement, l’humilité face au temps qui avance. Il a ainsi pour but de chérir l’essentiel.

Le Danshari.

Le Danshari c’est d’abord un mot composé de manière symbolique, de trois kanji. Le premier, Dan, signifie le refus. Le second, Sha, est le verbe “jeter”. Le dernier, Ri, symbolise la séparation. Il résume ainsi les trois règles de son inventeur, Hideko Yamashita pour mieux vivre chez soi et dans sa tête.

Selon lui, la première règle d’une démarche minimaliste est d’apprendre à dire non. À refuser de laisser entrer chez soi des objets inutiles. Cela signifie que chaque comportement d’achat est intentionnel et réfléchi dans une logique minimaliste pour éviter l’accumulation de choses non-essentielles. La second règle est de remettre en question son attachement aux choses, aux biens matériels. Au delà de désencombrer initialement, on empêche l’encombrement ensuite. La troisième règle pousse la logique plus loin, pour devenir une philosophie de vie. On se sépare du désir de posséder de nouvelles choses, pour se concentrer sur l’immatériel, le moment et les personnes. Bref, l’essentiel selon le minimalisme.

Le Ma.

Le Ma est un concept vaste qui valorise le “vide”, en le rendant artistique et esthétique. Avec le Ma on crée un espace idéal pour reposer l’esprit, dans lequel chaque objet est mis en valeur de manière intentionnelle.

Dans un intérieur Ma, vous apprenez à apprécier le vide, qui vous permet de relier ce que vous possédez. Un fil rouge invisible qui vous permet de « repousser les murs ».

Le Shinrin Yoku.

Le Shinrin-Yoku est l’art de prendre des bains de forêts. Plus concrètement, il s’agit de régulièrement (au quotidien si possible), se promener dans une nature suffisamment abondante pour qu’elle nous entoure complètement. Le Shinrin-Yoku prône ainsi que la contemplation des arbres a des effets particulièrement bénéfiques sur le mental et le stress.

En résumé.

Pour résumer toutes ces facettes du minimalisme japonais, je vais faire très court : essayez les et adoptez les !